SaaS sans frottement (« Frictionless ») - les tendances pour 2019

26 September 2019
6 minute read
ITAM News & Analysis

SaaS sans frottement (« Frictionless ») - les tendances pour 2019

26 September 2019
6 minute read

Blissfully, le fournisseur de gestion de souscription SaaS, a publié son rapport sur les tendances SaaS pour 2019. Ce rapport est basé sur des données anonymisées et agrégées provenant de leurs clients et il offre une perspective fascinante sur le marché du SaaS. Vous pouvez télécharger le rapport ici

Le rapport confirme le fait que l’usage du SaaS est dynamique et fragmenté à travers tous les secteurs et les différentes tailles d’entreprise. Un des plus gros défis qui se présente sur le marché des SaaS est qu’il est virtuellement sans frottement : facile à acheter, facile à déployer, facile à adopter et tout aussi facile à abandonner. Cette approche sans frottement et ce manque d’engagement créent un certain nombre d’opportunités pour les équipes de gestion des ressources informatiques (ITAM) et leur permettent d’ajouter de la valeur et de réduire les coûts.

Non-engagement

Blissfully indique que 39 % de la Stack SaaS moyenne des sociétés de taille moyenne a changé en 2018. Soit nous utilisons le SaaS pour des cas d’usage à court terme et nous nous en débarrassons ensuite (un des bénéfices d’une licence de souscription), soit nous sommes très mauvais dans la sélection du bon outil pour le travail. L’époque où une organisation s’engageait à un déploiement à long terme dans toute la société d’une solution de productivité monolithique touche à sa fin. En tant que Gestionnaires d’actifs informatiques, nous étions sans doute à l’aise avec la gestion d’un engagement à 3 ans envers un progiciel, ou potentiellement un achat et une période d’installation et l’exploitation d’un actif aussi longtemps que des mises à jour étaient disponibles. Avec une telle rotation des solutions, cela remet en question le mérite d’établir une relation avec un fournisseur et de prendre un engagement à long terme. Comme je vais l’explorer ci-dessous, cette approche peut cependant être clairement justifiée pour des raisons financières et de productivité.

Souscriptions en double

Le SaaS sans frottement est également illustré par les chiffres relatifs à la duplication d’accords. Dans des organisations avec plus 1 000 employés, Blissfully rapporte qu’il existe en moyenne 13 souscriptions en double, par exemple des souscriptions à Dropbox, ou Salesforce ou Slack. Cela représente une opportunité énorme pour les équipes ITAM qui peuvent travailler avec les services des Achats pour consolider les accords et bénéficier d’économie d’échelle. Les fournisseurs de SaaS qui font face à la nature sans frottement du marché devraient être extrêmement ouverts à une consolidation engageant un gros client dans un accord à long terme. Dans le monde des SaaS où les souscriptions sont en règle générale vendues mensuellement, un accord sur 3 ans est un accord à long terme.

Duplication des capacités

Bien qu’il n’y soit pas fait référence directement dans le rapport, une grande partie du problème lié à l’engagement est qu’il existe de nombreuses applications offrant des services similaires. Cela s’observe notamment sur le marché du stockage et de la vidéo-conférence. Il arrive souvent que les sociétés souscrivent à la fois à Dropbox, OneDrive et Box, ou ont des capacités donc elles ne font pas usage. Par exemple, Office 365 est accompagné d’une capacité de stockage par souscription d’au moins 1To, mais il est possible que vous utilisiez, et que vous payiez encore pour une vieille souscription Dropbox. Cette inaptitude à décider d’une plateforme commune a un impact sur la productivité, la sécurité et entraine des coûts superflus. La duplication des capacités, tout en permettant aux employés d’utiliser les outils qu’ils préfèrent, peut créer des incompatibilités entre les progiciels ou s’étendre davantage alors que les employés se tournent vers des intergiciels d’intégration tels que Zapier et IFTTT pour fusionner les solutions.

Dépenses moyennes

Les dépenses annuelles moyennes en SaaS par employé sont l’équivalent d’acheter à cet employé un nouvel ordinateur portable par an. Pour les plus grandes sociétés, c’est l’équivalent d’un nouveau MacBook Pro haut de gamme et d’un iPhone X. Tous les ans ! Je suis sûr qu’un grand nombre d’entre nous est habitué à faire travailler les actifs informatiques pendant au moins 3 ans, et nous gérons sans doute un actif de cette valeur grâce à des procédures de gestion d’actifs informatiques (HAM) solides. Ce niveau de dépense remarquable sur des souscriptions de SaaS incorporelles nécessite une attention similaire.

SaaS sûr ?

Une des sections les plus révélatrices du rapport produit par Blissfully est le Graphe sur les SaaS pour une organisation. Il schématise les employés, les applications et les connexions et met en évidence les risques de conformité et liés à la sécurité du déploiement sans contrôle des SaaS. Même pour une petite entreprise, ces connexions se comptent en centaines, chaque connexion présentant une atteinte potentielle à la vie privée ou à la sécurité.

Cela souligne l’importance du suivi de l’usage des SaaS mais également d’avoir des défenses solides en place, par exemple avoir une politique qui mandate des mots de passe forts, ou qu’une application SaaS ne peut être utilisée que si elle peut offrir une authentification à deux facteurs. Lorsque vous découvrez et faites l’inventaire des applications SaaS, n’oubliez pas que les souscriptions gratuites présentent autant de risques que les souscriptions payantes. Faites en sorte que les outils que vous utilisez puissent détecter ces applications SaaS gratuites.

Conclusion

Le thème central est un manque de contrôle accompagné d’une volonté de tenter tout et n’importe quoi pour voir ce qui marche le mieux. Le niveau de dépenses représente un changement fondamental quant au prix que nous sommes prêts à payer pour la commodité et les derniers outils. Il est très différent de gérer une licence perpétuelle Office Pro Plus de 340 EUR (300 GBP) pour un cycle de vie de 5 ans que de dépenser 230 EUR (200 GBP) par an pour une souscription Office 365 E3. Est-ce peut-être un signe d’immaturité du marché des SaaS ? Je n’en suis pas si sûr (Salesforce a 20 ans), mais comme l’intérêt des entreprises pour les SaaS continue à grandir, on peut peut-être plus parler d’un chaos généré par la demande.

Dans notre rôle de Gestionnaire d’actifs informatiques, nous avons la chance d’influencer certains de ces comportements et de mettre un peu de structure dans ce Far West des SaaS. À partir d’avril, nous offrirons une grande série de webinars sur les façons d’attaquer de front ces défis : contrôle des dépenses, maintien de la sécurité, et s’assurer que les employés ont les bons outils pour effectuer leur travail.

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